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Le Bilan du Tournoi des 6 Nations : Les Gros

Un mois après la fin du tournoi des 6 nations, le temps est au bilan, une équipe de France en reconstruction est difficile à juger dans sa globalité, pour cela je vous propose quelques éléments statistiques individuels pour étayer l'opinion que vous êtes en train de vous forger sur ce XV de France à la mode Guy Novès. Plus important, cet article permet d'évaluer nos joueurs par rapport aux références européennes aux différents postes, là où nous avons l'habitude, en bons Gaulois, d'être souvent autocentrés sur notre référentiel national.

(Toutes les infographies sont téléchargeables pour être plus lisibles)

Première Ligne

Pilier Gauche

Les « autres » :

  • Xavier Chiocci (deux apparitions comme remplaçant) : 1 mètre parcouru, 0 défenseur battu, 0 offload, 4 courses avec ballon, 2 placages réalisés, 0 placage manqué, 0 ballon gagné, 1 pénalité concédée

  • Eddy Ben Arous (trois apparitions comme remplaçant) : 4 mètres parcourus, 1 défenseur battu, 0 offload, 3 courses avec ballon, 14 placages réalisés, 2 placages manqués, 1 ballon gagné, 1 pénalité concédée

Le bilan des Français :

Cyril Baille s’était déjà installé, à la surprise générale en Novembre, suite à un véritable concours de circonstances : les blessures de Ben Arous et Poirot lui avait entrouvert la porte, il s’y est engouffré sans qu’aucun ne puisse remettre en cause son statut actuel. On le savait excellent et actif dans le jeu depuis ses débuts, une bonne gestuelle qui lui permet de participer offensivement, sur ce tournoi il a rassuré sur le reste. Très bonne tenue en mêlée, la plupart du temps il fut dominateur, actif et sûr en défense. Solide, à seulement 23 ans sa place dans le groupe parait être une évidence aujourd’hui, d’autant qu’il est le numéro 1 du poste au Stade Toulousain, tous les voyants sont au vert pour le jeune Lannemezannais. En espérant qu’il revienne de blessure au même niveau

Eddy Ben Arous devrait être une évidence également, néanmoins son physique freine sa carrière alors que ses prestations sont toujours très satisfaisantes avec le maillot bleu, à l’instar du second gaucher de la liste Elite, Jefferson Poirot. Nous pensions ces deux piliers partis pour durer tant ils avaient convaincu avec le maillot floqué du coq. Les problèmes physiques les ont relégués derrière Cyril Baille mais les entrées de Ben Arous rassurent. Contrairement aux droitiers, lorsque le Racingman rentre personne ne tremble, vorace en défense, très solide dans les rucks, il a fait du grattage une spécialité, qualité rare en France, et il tient en mêlée (c’est lui qui pousse à gauche en fin de match face aux Gallois), une vraie plus-value sur le banc de touche.

Xavier Chiocci, comme en Novembre, a assuré l’intérim durant l’indisponibilité de Ben Arous, il est difficile à juger sur ce tournoi, on peut relever qu’il tient sur les fondamentaux, sans convaincre le staff, il y a peu à mettre à son débit. Il semble être le quatrième homme, et un quatrième homme de cette qualité c’est appréciable, nous reverrons à coup sur le Toulonnais.

L’avenir

Cyril Baille, Eddy Ben Arous, Jefferson Poirot et Xavier Chiocci, un quarté qui ne devrait pas bouger vu les performances et l’âge de ces piliers, choisissez votre ordre entre les trois premiers, ils ont tous convaincu, les blessures décideront sans doute de la hiérarchie.

Où se situe le titulaire Français par rapport à ses concurrents durant le tournoi ?

Malgré des stats détaillées dans l’infographie, la hiérarchie est difficile à établir. Pour moi trois joueurs se détachent, en prenant en compte la performance « subjective » en mêlée : Cyril Baille, Jack McGrath et Rob Evans. Gordon Reid et Andrea Lovotti sont clairement en dessous de ses trois-là dans tous les domaines, Joe Marler avait l’occasion de repasser devant Mako Vunipola, blessé en début de tournoi et titulaire en Novembre, sans être mauvais il ne fut pas transcendant, très discret dans le jeu, moins en vue que les trois premiers cités.

Classement personnel :

1 – Jack McGrath

2 – Cyril Baille

3 – Rob Evans

Talonneur :

Les « autres » :

  • Christopher Tolofua (trois apparitions comme remplaçant) : 5 mètres parcourus, 1 défenseur battu, 1 offload, 9 courses avec ballon, 7 placages réalisés, 2 placages manqués, 2 ballons gagnés, 0 pénalité concédée

  • Camille Chat (1 apparition comme remplaçant) : 2 mètres parcourus, 0 défenseur battu, 0 offload, 5 courses avec ballon, 0 placage réalisé, 0 placage manqué, 0 ballon gagné, 0 pénalité concédée

  • Clément Maynadier (1 apparitions comme remplaçant) : 2 mètres parcourus, 0 défenseur battu, 0 offload, 0 course avec ballon, 1 placage réalisé, 0 placage manqué, 0 ballon gagné, 1 pénalité concédée

Le bilan des Français

Le capitaine catalan sortait de la tournée de Novembre inamovible, à défaut d’être incontestable. Si son engagement n’a jamais été remis en cause il peinait à retrouver le niveau qui lui avait permis de signer un bail longue durée avec le numéro 2 bleu. Ce n’est pas un secret je ne suis pas un grand fan du joueur et j’étais tenté par le jeunisme avec Chat ou Tolofua, mais le Toulonnais a remis les pendules à l’heure. Une montée en puissance exceptionnelle durant le tournoi, une énergie et un gaz retrouvés, certes cette énergie lui fait rater pas mal de placages, lui fait concéder des pénalités mais cela est largement compensé par ses performances offensives ! Un Guirado retrouvé, à ce niveau-là il redevient incontestable.

Clément Maynadier était du premier groupe en Angleterre, impossible à juger sportivement en 8 minutes, mais à 28 ans la marche semble difficile à franchir pour lui avec les deux jeunes monstres utilisés durant la suite du Tournoi.

Christopher Tolofua et Camille Chat ont été convaincants depuis Novembre, mais ils ont trop peu joué pour que les stats soit révélatrices (notamment pour Chat). Energique et formidable manieur de ballon Tolo a assuré et régalé (en Italie) avant une blessure assez inquiétante, Chat a fait parler sa dimension physique durant la fin de match épique face aux Gallois. Solides dès que l’on a fait appel à eux.

L’avenir

Sauf blessure Guirado ne lâchera pas son poste jusqu’au Japon, derrière Chat et Tolofua en seront aussi. Qui sera numéro 2 derrière le capitaine ? Aucune idée, Tolofua semble plus complet mais plonge dans l’inconnu aux Saracens, c’est quitte ou double pour le jeune Toulousain, s’il a du temps de jeu c’est que les Britons auront gommé ses quelques défauts, et alors là il sera incontournable sinon il ne sera même plus dans le groupe France, se retrouvant sans temps de jeu en Angleterre. Pour Camille Chat c’est pareil, le potentiel est une chose mais il va falloir faire bouger le Tsar, Szarzewski est titulaire et capitaine au Racing, si Chat ne s’impose pas comme numero 1 en club, le staff se posera des questions. Derrière Maynadier a été testé mais des jeunes trouvent du temps de jeu à Toulon, Toulouse, Clermont, Grenoble etc… Pas d’inquiétude sur le poste.

Où se situe le titulaire Français par rapport à ses concurrents durant le tournoi ?

Si l’on suit la presse spécialisée Ken Owens fait l’unanimité, Dylan Hartley apparait même dans certaines équipes types. Pour moi Dylan Hartley, comme Fraser Brown, Rory Best voire Ornel Gega a fait son tournoi, mais sans plus. L’incroyable supériorité offensive de Guirado, premier au nombre de mètres parcourus (et de très loin), au nombre de courses, au nombre de ballons grattés, s’oppose à la fiabilité de Ken Owens joueur le plus actif défensivement, avec un meilleur pourcentage de placages réussis que le Français et, est le talon le moins pénalisé par rapport au temps de jeu. Les deux sont de bons lanceurs, donc difficile de les départager, dans des styles différents ce sont les meilleurs sur ce Tournoi, en Troisième position, par défaut je mettrais Rory Best, mais Hartley et Brown ne sont pas loin, poste assez homogène.

  1. Ken Owens et Guilhem Guirado

  2. Rory Best

Pilier Droit

Le temps de jeu est partagé entre les deux joueurs présents sur l’infographie.

Le bilan des Français

Dans la continuité de la Tournée, le staff a voulu privilégier les qualités offensives d’Atonio sur les premiers matchs de ce tournoi. Guy Novès est réputé entêté, force est de constater que les performances de Slimani ont mis à mal ce trait de caractère. Non seulement il a été excellent là où nous l’attendions, c’est-à-dire en mêlée, à la fois fort et roublard et il est certainement le numéro 1 mondial dans cet exercice à droite, mais il fut aussi assez peu en difficulté dans le jeu.

Soyons clair il avait perdu sa place de titulaire, non pas sur l’épreuve de force de la mêlée qu’il adore, mais pour le désintérêt flagrant qu’il avait du ballon que ce soit en attaque ou dans les rucks. Slimani ne sera jamais un atout offensif, mais il affiche des statistiques loin d’être ridicules face à un Atonio pourtant aligné pour apporter de la percussion en attaque.

L’avenir

Ses titularisations en fin de tournoi, les performances moribondes d’Atonio face aux Britons et aux Ecossais, ont à mon avis installé Rabah Slimani comme le titulaire de l’Equipe de France version Guy Novès. Néanmoins, le staff va-t-il continuer d’accorder sa confiance au colosse Rochelais ? Le remplacement du joueur face au Pays de Galles sera dur à avaler et sonne comme un camouflet terrible pour Atonio. On peut facilement imaginer qu’Atonio serait mis au repos pour la tournée d’été, il ne sera pas à l’abri d’une révélation en Afrique du Sud, Malik Hamadache ou Dorian Aldegheri pourraient, entre autre, être testés après leurs bonnes saisons respectives en club.

Où se situe le titulaire Français par rapport à ses concurrents durant le tournoi ?

Titulaire tout le tournoi, Rabah Slimani aurait pu concourir pour la première place mais avec seulement trois titularisations il ne peut passer devant la révélation européenne des deux dernières années à droite : Tadhg Furlong. L’extrême complexité du patronyme de l’Irlandais est en corrélation avec l’activité, les qualités et la polyTalence du garçon, fort en mêlée (jamais pénalisé), généreux et très fiable au placage, et surtout actif dans jeu. Ses qualités offensives le place devant la concurrence tant les autres sont inefficaces dans ce domaine, hormis Fagerson qui lui est beaucoup trop faible en mêlée aujourd’hui. Donc pour moi, Furlong est assez loin devant, Slimani excelle tellement en mêlée que le mettrais juste derrière. En troisième position difficile de choisir, Fagerson est pour le moment trop pénalisé, Francis est beaucoup trop transparent dans tous les domaines. Reste Dan Cole et Lorenzo Cittadini, je vais pencher vers le Bayonnais, parce que cela se justifie statistiquement, et puis parce que je ne suis pas sûr de pouvoir remettre un Italien sur le podium.

  1. Tadhg Furlong

  2. Rabah Slimani

  3. Lorenzo Cittadini

Deuxième Ligne

Les « autres » :

  • Julien Ledevedec (4 apparitions dont 1 comme titulaire) : 5 mètres parcourus, 0 défenseur battu, 0 offload, 6 courses avec ballon, 16 placages réalisés, 1 placage manqué, 0 ballon gagné, 1 pénalité concédée

  • Paul Jedrasiak (1 apparitions comme remplaçant) : 6 mètres parcourus, 0 défenseur battu, 2 offloads, 3 courses avec ballon, 7 placages réalisés, 0 placage manqué, 0 ballon gagné, 0 pénalité concédée

  • Arthur Iturria (1 apparitions comme remplaçant) : 0 mètre parcouru, 0 défenseur battu, 0 offload, 4 courses avec ballon, 0 placage réalisé, 1 placage manqué, 0 ballon gagné, 0 pénalité concédée

Le bilan des Français

Juger la seconde ligne française n’est jamais aisée. En effet les deux titulaires, indiscutables sur ce tournoi, ont fait une belle compétition, très solide en défense, avec une prime à l’activité pour Yoann Maestri, de vrais tracteurs en mêlée pour pousser au cul de piliers qui n’en demandent pas tant. Mais aujourd’hui les standards internationaux tendent à devenir plus exigeants envers l’activité offensive des tours jumelles des XV nationaux. Cette mue a débuté en France, notamment avec les jeunes Clermontois Jedrasiak et Iturria, néanmoins nous ne les avons pas assez vu pour les juger au niveau international, Julien Ledevedec rentre dans les mêmes standards que Maestri et Vaha. Il n’y a pas grand-chose à reprocher à Maestri, excellent sur ce qu’il sait faire, il ne deviendra jamais un poids offensif mais il excelle dans ce qui lui est demandé, Vaha suit la même trajectoire, je le pensais capable de créer une incertitude et d’avancer autour des rucks, mais sa courbe de progression offensive parait inversement proportionnelle à celle de ses petits camarades du Michelin (offensivement parlant).

L’avenir

Si cet alignement tient la route face à n’importe qui, il me semble que nous aurons du mal à ne pas faire rentrer Iturria et/ou Jedrasiak dans le XV à moyen terme pour peser balle en main. Quelle poutre choisir à côté d’un des deux jeunes ? Pour moi le plus solide, celui qui a la plus grosse activité défensive, Vahaamahina que je trouve souvent époustouflant en club, ne confirme pas en Equipe de France au point de déloger Maestri : moins actif au placage, plus pénalisé, pas vraiment plus actif offensivement et pas plus performant dans ce registre, il peut et doit encore passer un cap. Mais pour moi nous avons les 4 que l’on retrouvera jusqu’en 2019, Ledevedec rendra service comme il l’a fait avec sérieux depuis Novembre, petite pièce sur Paul Gabrillagues cet été.

Mon attelage pour 2019 si je devais faire un pari serait : Iturria/Vahaamahina. Mais, si j’ai la conviction profonde que le jeune Morlanais va s’imposer, je ne suis pas sûr que Vahaa puisse déloger Maestri tant le Toulousain est fiable dans le travail de soutier qu’il lui est demandé.

Où se situe le titulaire Français par rapport à ses concurrents durant le tournoi ?

Alors là c’est simple, si l’on sort de la hype de Twitter et du PMU qui consiste à dire que les Français sont nuls au niveau International (pour les raisons invoqués plus haut) et que tous les étrangers sont bien meilleurs, que va-ton constater ?

Qu’il y a sur ce tournoi un extraterrestre anglais en la personne de Joe Launchburry, sur les 5 matchs disputés il a relégué très loin la concurrence. Derrière, la hype pousse très fort derrière Jonny Gray, forcément, qui pourrait penser que son frère, jouant en France, pourrait faire aussi bien. Personne à part les statistiques, Richie Gray c’est 14 placages (14.6 pour Jonny) à 100% par match, en ne concédant qu’une pénalité en 4 matchs (6 pour son frère), les statistiques offensives et en touche penchant également du côté de l’aîné. Alors attention, sorti de la « provocation » leurs statistiques sont fabuleuses pour nous Français, mais si Jonny est excellent (à seulement 23 ans), sur ce tournoi son frère n’a rien à lui envier. Mention également pour Alun Wyn Jones, promu capitaine des Gallois au détriment de Sam Warburton, moins présent dans le jeu que ces dernieres années, il affiche des performances (notamment bale en main) qui le laisse dans le top Européen. Néanmoins le plus impressionnant derrière le capitaine des Wasps sur ce tournoi est Courtney Lawes, plus connu pour ses séquences défensives où il cherche souvent plus le spectacle que l’efficacité, il a rassuré à tous les niveaux, ses statistiques parlent pour lui ! Et dire que cet attelage Anglais a joué sans son meilleur joueur, Maro Itoje, décalé en flanker pour ce tournoi.

1/ Joe Launchbury

2/ Courtney Lawes

3/La fratrie Gray & Alun Wyn Jones

Pour moi les Français se situent juste derrière ces cinq là avec Jake Ball. Les Irlandais ont été assez quelconque, petite attention pour l’Italo-Sud Af Dries van Schalkwyl avec des statistiques impressionnantes offensivement et désastreuses défensivement.

3ème Ligne

Blindside Flanker :

Les « autres » :

  • Bernard Le Roux (2 apparitions dont 1 comme titulaire) : 2 mètres parcourus, 0 défenseur battu, 0 offload, 4 courses avec ballon, 18 placages réalisés, 2 placages manqués, 0 ballon gagné, 2 pénalités concédées

  • Damien Chouly (3 apparitions dont 1 comme titulaire) : 29 mètres parcourus, 0 défenseur battu, 0 offload, 15 courses avec ballon, 15 placages réalisés, 3 placages manqués, 1 ballon gagné, 1 pénalité concédée

  • Loann Goujon (2 apparitions dont 1 comme titulaire) : 49 mètres parcourus, 1 défenseur battu, 1 offload, 12 courses avec ballon, 12 placages réalisés, 1 placage manqué, 0 ballon gagné, 1 pénalité concédée

  • Charles Ollivon (1 apparition) : 16 mètres parcourus, 0 défenseur battu, 0 offload, 5 courses avec ballon, 9 placages réalisés, 1 placage manqué, 0 ballon gagné, 0 pénalité concédée

Le bilan des Français

Fabien Sanconnie est à l’honneur de l’infographie simplement parce qu’il est le seul à avoir enchainé 2 titularisations. Fin Novembre, Charles Ollivon semblait avoir mis la concurrence assez loin, et sans que cette concurrence ne faillisse réellement, les performances du 3ème ligne du RCT mirent tout le monde d’accord. Néanmoins, avant même l’annonce de l’indisponibilité du Bayonnais, des questions se posaient quant à l’équilibre de la 3ème ligne, ne fallait-il pas « sacrifier » un talent offensif et technique (Ollivon ou Gourdon) sur l’autel des taches plus obscures habituellement dévolues au numéro 6 ? Le staff a visiblement opté pour garder le même profil à ce poste, Damien Chouly, Loann Goujon puis Fabien Sanconnie se sont tous succédés, tous des numéros 8 de formation, certes avec des qualités différentes les uns des autres mais aucun n’ayant le profil du vrai 6 à la Thierry Dusautoir notamment. Par ailleurs, si c’est trois -là n’ont pas réellement déçu, aucun n’a réalisé de performances susceptibles d’inquiéter un Charles Ollivon en pleine possession de ses moyens.

Face à l’Irlande et sa science des rucks, le staff de Guy Novès avait mis de l’eau dans son vin, tentant de mettre un profil plus plaqueur/gratteur avec Bernard Le Roux. Force est de constater que le ballon agit comme de la kryptonite sur le Racingmen, et que sa faiblesse offensive n’est pas en adéquation avec les exigences du rugby moderne, aussi bon plaqueur soit-il, ses défauts me paraissent rédhibitoires.

L’avenir

Deux stratégies sont possibles, conserver la 3ème ligne de la tournée de Novembre avec nos trois numéro 8, dans ce cas personne ne peut contester la place de Charles Ollivon, et avec sur le banc un polyvalent Damien Chouly, Fabien Sanconnie ou Loann Goujon.

Ou un retour à un Blindside Flanker plus classique, si l’expérience Le Roux ne sera, à mon avis plus renouvelée, deux jeunes peuvent chahuter les principes des Yannick Bru et Guy Novès. En effet Judicael Cancoriet et Sekou Macalou, tous deux formés à Massy, montent en puissance et pourraient bousculer la hiérarchie, leur talent est immense et indéniable, il leur manque deux choses, une vraie place de titulaire en club et d’être testé en bleu. Avantage pour moi au Parisien qui apporte plus offensivement et donc colle plus au profil recherché, mais le Clermontois a réalisé quelques superbes performances cette saison.

Derrière ne pas oublier un autre Massicois, Yacouba Camara se remet tout juste d’une longue blessure, déjà appelé par Novès en 2016, ses performances Montpelliéraines seront scrutées (si il se fait une place dans la très dense 3ème ligne Héraultaise). Mention pour Mathieu Babillot, même si le Castrais me parait un peu loin dans les discussions par rapport aux trois jeunes du RCME.

Où se situe le titulaire Français par rapport à ses concurrents durant le tournoi ?

Evidemment pas dans les trois premiers, ne serait-ce que parce que le temps de jeu des Français a été trop dilué et parce qu’il y a des patrons. Le meilleur est incontestablement CJ Stander, tout simplement monstrueux dans tous les compartiments du jeu sur ce tournoi, même si c’est offensivement qu’il pèse le plus. Derrière Maro Itoje et Sam Warburton font presque jeu égal, les performances d’Itoje sont d’autant plus remarquables qu’il est certainement le meilleur deuxième ligne d’Europe, quant à Warburton il est un peu plus « propre » qu’Itoje mais apporte moins dans le jeu. Impossible à départager pour moi. Derrière, impossible de mettre un Français pour les raisons évoquées, Braam Steyn a raté trop de placages et concédé trop de pénalités pour être considéré dans ce classement, ce sera donc John Barclay.

1/ CJ Stander

2 / Maro Itoje & Sam Warburton

3/ John Barclay

Openside Flanker

Les « Autres » et l’avenir

Kevin Gourdon a été titulaire lors des 5 rencontres de ce Tournoi, il a en plus joué l’intégralité de ces 5 matchs internationaux, et a été excellent, comme il l’avait été en Novembre dernier. De là à avoir définitivement écarté la concurrence ? (Sauf blessure) oui, je ne connais aujourd’hui en France, aucun 3ème ligne aussi complet que ce soit dans les fondamentaux du poste, dans l’intelligence de jeu ou dans la technique individuelle. Il est le présent et l’avenir.

Où se situe le titulaire Français par rapport à ses concurrents durant le tournoi ?

Kevin Gourdon est leader des numéros 7 dans l’intégralité des catégories statistiques offensives et d’assez loin. Défensivement il n’est devancé que par le sous-estimé Justin Tipuric en nombre et en pourcentage de placages réussis, et par la « révélation » Hamish Watson assez impressionnant, très actif. Ensuite James Haskell, de retour de blessure, a trop peu joué même s’il confirme qu’il est un excellent joueur, et le titulaire coté ouvert de la troisième ligne Anglaise. Sean O’Brien a été moins en vue que ces dernières années dans tous les compartiments du jeu, comme si CJ Stander prenait trop de place sur le terrain. Simone Favaro ne démérite pas mais il est difficile de l’évoquer alors qu’il a le plus grand nombre de placages ratés, avec le plus faible temps de jeu, pour un flanker ça fait désordre.

1/ Kevin Gourdon

2/ Justin Tipuric

3/ Hamish Watson

3ème ligne centre

Les « Autres » et l’avenir

Comme Kevin Gourdon, il fut titulaire lors des 5 duels de ce tournoi 2017, disputant l’intégralité des rencontres (hormis 7 petites minutes face aux italiens). Et sauf blessure personne ne pourra ne serait-ce qu’approcher le niveau atteint par le joueur des Saints. Il a pris une dimension incroyable, si son talent le plaçait déjà très haut dans la hiérarchie mondiale lors de ses années Toulousaines, son irrégularité, la récurrence de ses blessures, le système de jeu de PSA ne permettait pas considérer « King Louis » comme un grand joueur de classe mondiale. Affuté comme jamais, il a mis une grande claque à tous les observateurs.

Si le XV de France devait trouver une alternative, elle se situerait à mon avis du côté des deux joueurs qui entourent Picamoles en 3ème ligne, Ollivon ou Gourdon. Mais avec le Montpelliérain d’origine, Guy Novès tient le joueur de classe mondiale que nous n’avions pas, ou que nous n’avons pas su utilisé lors du mandat de PSA.

Où se situe le titulaire Français par rapport à ses concurrents durant le tournoi ?

Aucune discussion possible sur le poste, Louis Picamoles est très au-dessus de tous, premier en mètres parcourus chez les avants (2ème du tournoi derrière Mike Brown), premier en nombre de défenseurs battus (24 contre 15 pour le second, Mike Brown), premier au nombre d’offloads réalisés (18 contre 11 pour le second, Noa Nakaitaci), deuxième au nombre de courses réalisées (derrière CJ Stander), cela avec plus de 10 placages par match, ce sont des statistiques assez ahurissantes.

Derrière lui, les deux meilleurs 8 d’Europe des deux dernières années manquaient à l’appel, Toby Faletau et Billy Vunipola. Le Gallois remplacé par un Anglais d’origine, Ross Moriarty est revenu dans le groupe sans pour autant pouvoir récupérer le 8 des diables rouges, Moriarty avait fait forte impression face aux Anglais, mais dans un style et des statistiques qui ressemblent plus à celles d’un flanker. Nathan Hughes était plus qu’attendu, la polémique de son choix de sélection et ses performances majuscules avec les Wasps en faisaient une véritable attraction, si son impact offensif est indéniable, il a déçu, en ne pesant pas assez dans le jeu, toujours dans l’avancée individuelle mais ne créant pas de liant et de continuité dans le jeu, peu actif en défense et souvent pénalisé, Eddie Jones n’hésitera pas longtemps avec un Vunipola à 100%. A bientôt 34 ans Jamie Heaslip et Sergio Parisse répondent toujours présents, ils ne sont pas au niveau de ce qu’ils furent et peinent à rivaliser avec les meilleurs Européens mais ils sont fiables, techniquement et stratégiquement au-dessus de la moyenne, avec aucune chistera réussie et beaucoup de placages manqués, Parisse souffre dans une équipe moribonde. Jamie Heaslip réalise « sobrement » un bon tournoi, les stats de l’infographie sont de bonne facture et réalisées sur seulement 4 matchs. Difficile de juger Ryan Wilson, le titulaire Ecossais du début de tournoi avait surpris, Josh Strauss fut l’auteur de bonnes performances qui auraient pu le hisser sur le podium, à défaut le Sud-Af’ d’origine a obtenu un joli contrat avec les (Sale) Sharks.

1/ Louis Picamoles

2/ Jamie Heaslip

3/ Ross Moriarty (pour la défense) Nathan Hughes (pour l’attaque)

A bientôt pour les moins gros...

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