top of page

Le XV Type du Top 14 (2005-2022)

Hier a eu lieu un space Twitter qui m'a inspiré, La Classe Sport a organisé un débat avec les très bons Pierre Ammiche et Antoine (@Renvoiaux22) que je vous invite à réécouter (ici)


Alors pour faire un "XV Type" des critères sont nécessaires, moi qui suis fan de NBA, faire des classements fait partie de ma culture sport, parce que les US sont fous de ce genre de chose là. Ici, pour moi le but est de mettre des critères, faire un XV Type uniquement à l'affect ou faire le XV des meilleurs joueurs ne sert pas à grand chose. La "greatness" (difficilement "francisable" ce terme) se définit, et pour moi elle implique :

  • Une période définie : 2005-2022, la première finale de Top 14 c'est celle remportée par le BO face au SFP

  • Un contexte : le Top 14, alors forcément on reste influencé par le reste, mais c'est le championnat national qui est le juge de paix, et pas le reste

  • Un titre : un joueur ne peut être dans un XV Type si son armoire à trophée est la même que l'UBB (on compte pas le titre de l'UBB en 2020)

  • Longévité : ça ne se définit pas en nombre de saisons, mais beaucoup on fait des "one shot", des stars à un seul contrat que l'on affilie plus à d'autres joutes que celles du Top 14. Exemple parfait : George Smith, incroyable joueur, superbes saisons, mais qui ne sera jamais identifié comme un joueur de Top 14.

  • Renommée : c'est pas très "rugby" mais la trace que laisse un joueur importe, on retiendra toujours plus Schalk Burger que Juan Smith, Ma'a Nonu que Conrad Smith, c'est humain et pas toujours logique sportivement, mais ça a forcément un impact.

  • Affect : forcément ce que l'on a vu et aimé nous marque plus, je t'avoue que quand il faut considérer des Argentins du Stade Français, ça m'irrite un peu... D'ailleurs, je suis très heureux que le début du Top 14 coïncide avec la fin du grand Stade Français de la fin des années 90 et début 2000...


RAPPEL qui influence fortement le choix : Palmarès du Top 14 depuis 2005 :

  • Stade Toulousain : 5 Brennus en 6 Finales

  • ASM Clermont : 2 Brennus en 7 Finales

  • RC Toulon : 1 Brennus en 5 Finales

  • Stade Français Paris : 2 Brennus en 3 Finales

  • Castres Olympique : 2 Brennus en 3 Finales

  • Biarritz Olympique : 2 Brennus en 2 Finales

  • USAP : 1 Brennus en 2 Finales

  • Racing 92 : 1 Brennus en 1 Finale

  • MHR : 0 Brennus en 2 Finales

  • Stade Rochelais : 0 Brennus en 1 Finales

Même si on parle de Top 14, la Coupe d'Europe influence un peu les choses dans l'imaginaire :

  • Stade Toulousain : 3 H-Cup en 3 finales

  • RC Toulon : 3 H-Cup en 3 finales

  • ASM Clermont : 3 Finales

  • Racing 92 : 3 Finales

  • Biarritz Olympique : 2 Finales

  • Stade Français Paris : 1 Finale

  • Stade Rochelais : 1 Finale

15 – Maxime Médard (Stade Toulousain)

L’un des plus gros talents et le plus imposant palmarès en Top 14 sur la période observée : 5 titres en 6 finales en 15 ans.

Il est indiscutable quel que soit le poste auquel on le place : longévité, palmarès, statistiques, talent ! Il coche toutes les cases en club et en Top 14, il n’est pas en reste en H-Cup, un gout d’inachevé en EDF.


Ils auraient pu : Brice Dulin qui a le palmarès avec le Racing et Castres mais peu d'amour provoqué, et Clément Poitrenaud, mais on ne peut pas multiplier les Toulousains.

Le plus talentueux : Juan Martin Hernandez, qui a passé trop de temps en 10 et une fin de carrière moyenne au Racing puis au RCT. Très déçu de l'utilisation d'un génie absolu, une raison de haïr le Stade Français


14 – Vincent Clerc (Stade Toulousain)

Meilleur marqueur d’essais de l’histoire du Top 14 avec 3 Brennus en 4 finales.

Il a laissé une trace dans le rugby français, avec des actions marquantes, une hargne communicative avec une gueule de gendre idéal. Il a fait partie d’une des plus belles équipes de France de l’histoire en 2007, une icône des années 2000.


Ils auraient pu : Drew Mitchell & Bryan Habana, plus l’Australien mais en termes d’accomplissement sur la durée, de palmarès Clerc est intouchable. Et puis Habana et Mitchell ne sont pas connus par le Top 14 ça fait un peu racoleur de les mettre dans un XV Type. Mention pour Juan Imhoff et sa finale exceptionnelle ... à la mêlée


13 – Aurélien Rougerie (ASM Clermont)

Pour perdre en finale, il faut aller en finale, et Rougerie y va 6 fois entre 2007 et 2017. Clermont est le club le plus régulier depuis la création du Top 14, il y a « seulement » deux titres, ça parait peu, mais ils vont 7 fois en finale, personne ne fait mieux. D’ailleurs, on leur colle une étiquette de loser, mais le RCT à un moins bon ratio qu’eux en Top 14 avec 1 titre en 5 finales (merci la H Cup pour contrebalancer l’image).

Donc j’ai beaucoup parler de l’ASM plus que de Rougerie, c’est que Rougerie est l’ASM, ce XV ne pouvait se faire sans lui


Ils auraient pu : Mathieu Bastareaud et Florian Fritz sont des icones, des palmarès, mais Rougerie est intouchable pour moi.


12 – Yannick Jauzion (Stade Toulousain)

Si on fait le XV du type du championnat de France, depuis sa création, Jauzion ne sera pas loin d’être titulaire en premier centre. Alors le fait de commencer en 2005 m’a fait un peu hésité par ce qu’il y a de la concurrence, et que ce ne sont pas ses meilleures années, mais quand même ! 3 titres, il est encore très performant entre 2005 et 2010, or ses concurrents n’ont pas autant de saisons, ni autant de titres…


Ils auraient pu : Matt Giteau pour le talent mais c’est "éphémère" et il n’y a qu’un Brennus, celui de Wilko, et Maxime Mermoz pour la longévité : Brennus avec l’USAP, avec le RCT, et en 2008 et 2019 avec le ST (sans jouer les finales)


11- Cheslin Kolbe (Stade Toulousain)

Contrairement à d’autres « stars étrangères » il arrive à Toulouse dans un relatif anonymat et devient une star aux yeux de la planète rugby en Top 14, il devient international, champion du monde en se « révélant en Top 14 ». Au-delà du talent et de ses deux titres, cette dimension de grand joueur qui a marqué, et est affilié au Top 14 compte pour moi dans la définition de ce XV type.


Ils auraient pu : Cédric Heymans, comme Poitrenaud, Clerc, Medard ils font partis d’une génération incroyable, l’aura mondiale de Kolbe fait la différence, mais quel talent pour Heymans. Sivivatu, Rokocoko et Caucaunibuca pour le kiff absolu de les voir sur un terrain, mais pas assez d'accomplissements.

Je mentionne Nalaga, mais à contrecœur, visuellement c'est pas vraiment ma came à l'aile.


10 – Johnny Wilkinson (RC Toulon)

Il n’y a qu’un Brennus, mais un peu à l’image de l’Angleterre 2003, rarement un Brennus n’a été autant personnifié, pour beaucoup (et à raison), 2014 c’est le Brennus de Wilko. Il y avait des candidats, mais le story telling, le charisme, le joueur a fait la différence.


Ils auraient pu : Dan Carter évidemment même si le titre du Racing est un one shot, quel exploit ! Mais contrairement à Wilko, le passage de Carter au Racing restera anecdotique dans son immense carrière. Brock James simplement parce qu’il est l’ouvreur qui amène l’ASM au sommet, un « inconnu » qui grandit et fait grandir le club.


9 – Antoine Dupont (Stade Toulousain)

J’ai rapidement trouvé mes deux noms, entre Parra et Dupont j’ai un peu hésité, avec deux Brennus chacun, et Parra qui permet à Clermont de passer de loser à vainqueur l’histoire est belle.

Mais en fait Antoine Dupont est meilleur joueur du monde (World Rugby 2021, la France n’avait pas eu de nominé depuis 2012), meilleur joueur d’Europe (EPCR 2021) il est capitaine d’une équipe de France qui renait et gagne le grand chelem, il est capitaine d’un ST qui renait et gagne deux Brennus et une H-Cup. C’est hors-norme et déloyal pour la concurrence.


Ils auraient pu : Morgan Parra je l’ai dit au dessus, et Rory Kockott, ne serait ce que pour le titre et sa finale de 2013.

Je glisse Fred Michalak parce que son talent le mérite, mais sa meilleure période est avant 2005, son retour à Toulouse, son passage au RCT ne sont pas les plus marquants


8 – Imanol Harinordoquy (Biarritz Olympique)

Le début du Top 14 c’est aussi le début du déclin du Biarritz Olympique et donc une période difficile pour Imanol. Néanmoins les deux premiers Brennus de l’ère moderne ils sont pour le BO, la dernière campagne victorieuse d’un énorme pack dont le joueur le plus talentueux et le plus iconique aux yeux du grand public restera Imanol. Cette équipe qui met la seule « fessée » dans une finale de Top 14 (40-13) depuis 2005, à un Stade Toulousain dont la compo ne faisait pourtant pas rire, méritait un représentant, ce sera Imanol.


Ils auraient pu : Chris Masoe symbole de Castres, vainqueur avec le RCT et le Racing, il a longtemps été dans cette équipe. Mention a Damien Chouly, important pour les titres de l’USAP et de l’ASM.

Sergio Parisse : le plus "fort" mais après 2007 (où il est remplaçant) il se passe 14 saisons, en 14 saisons il jouera une seule fois les phases finales, certes pour un titre, mais sinon c'est 13 saisons de ventre-mou ou de lutte pour la relégation...


7- Thierry Dusautoir (Stade Toulousain)

Avant Antoine Dupont, le dernier français élu meilleur joueur du monde était Dusautoir, on va pas en faire le portait, joueur immense et capitaine hors norme, il participe à 5 titres, dont on l’oublie souvent mais les deux titres du BO en 2005 (ne joue pas la finale) et 2006 (titulaire). Il en enchainera 3 avec le Stade Toulousain.

Ils auraient pu : Joe Van Niekerk et Yannick Nyanga sont à mentionner simplement parce que tout le monde a adoré ces joueurs sans que personne ne puisse concurrence Dusautoir.


Pas de concurrence.


6 – Juan Martin Fernandez Lobbe (RC Toulon)

En 6, en 7 ou en 8 les talents passés par le RCT allaient forcément être représentés en troisième ligne, très difficile de choisir parmi les Juan Smith, Joe Van Niekerk, Chris Masoe, Mamuka Gorgodze, Danie Rossouw etc… Donc j’ai pris celui qui fut là du début à la fin, dès la remontée en Top 14, et qui, quels que soient les recrutements, a toujours su se rendre indispensable par sa technique et son sens du rugby dans un RCT au style de jeu plutôt brutal à cette époque !


Ils auraient pu : Juan Smith pour le talent, Serge Betsen pour les anciens combattants, Julien Bonnaire pour l'élégance.


5 – Iosefa Tekori (Castres Olympique)

Il me fallait un Castrais, il y avait peu de chance qu’il soit ailleurs qu’en deuxième ligne. Longtemps ce fut Rodrigo Capo-Ortega, mais dans un XV Type j’ai toujours du mal à n’avoir comme argument « que » des symboles. Le capitaine Castrais est sportivement trop « en dessous » pour que je puisse l’inclure. Joe Tekori c’est une moitié de carrière Française avec le CO ponctuée par un titre en 2013, puis une fin de carrière au Stade Toulousain avec deux Brennus. Tekori c’est le joueur avec le plus de matchs joué en Top 14 (le 3ème en comptant toute l’histoire du Championnat). Bref c’est 15 saison au plus haut niveau, 3 Brennus, un soldat comme on en a peu croisé depuis 2005


Ils auraient pu : Jamie Cudmore, Patricio Albacete des guerriers (et beaucoup plus que ça pour Pato) indispensables à leurs équipes respectives


4 – Bakkies Botha (RC Toulon)

Il est LE symbole de l’équipe du RCT qui roule sur tout le monde au début des années 2010, il est (avec Wilko) la personnification de ce groupe construit pour détruire. Un monstre qui arrive avec un statut de mercenaire, manque de chance, faire fermer les bouches à coup d’épaule était autant un métier qu’une passion.


Ils auraient pu : Thibaut Privat et Rodrigo Capo-Ortega des guerriers des deux dernières décennies, qui ont le record de matchs joués en championnat de France (tout confondu pas seulement depuis 2005)


3 - Davit Zirakashvili (ASM Clermont)

Zirak il est des 7 finales de l’ASM depuis 2005, d’abord dans l’ombre de Martin Scelzo, puis comme taulier du pack, de la mêlée auvergnate, un rock, un symbole, un palmarès, une évidence.


Ils auraient pu : Census Johnston et Carl Hayman, le premier fait partie du groupe de Biarritz et du Stade Toulousain qui gagne grâce à leur pack, pas anodin, le second arrive comme meilleur droitier du monde, il ne décevra pas pendant 5 saisons. Evidemment Nicolas Mas aussi performant et important que discret, et en 15 au plus au niveau je ne me souviens plus du son de sa voix...


2 – William Servat (Stade Toulousain)

Quand j’ai le choix, je vais souvent vers le talent, qui veut « La Buche » en face de soi quand le combat approche ? Personne. William Servat était simplement trop fort, en plus des trois brennus récoltés, il revient en 2006 après 2 ans de frigo, si nous avons craint une fin de carrière, cela lui a permis de finir fort. Un joueur moderne dans un corps buffle, aussi redouté dans les fondamentaux que dans le jeu, il est le symbole des deux titres de 2011 et 2012 gagnés grâce à un paquet d’avant, et une première ligne monstrueuse.


Ils auraient pu : Benjamin Kayser et Mario Ledesma se sont partagés le poste, Kayser est également présent au SFP au début du Top 14, présents mais pas impressionnants face à la concurrence. Même réflexion pour Guilhem Guirado avec l’USAP puis le RCT.


1 – Cyril Baille (Stade Toulousain)

Déjà 10 ans en Top 14 pour celui qui est considéré comme le meilleur pilier gauche du monde aujourd’hui. Durant ces 17 années, au pays des pachydermes, les gauchers ont peu duré, donc comme au-dessus je vais vers le talent et la longévité, les concurrents de Baille ont peu de "saison référence", soit à cause des blessures (Domingo), soit parce qu’arrivés en fin de carrière (Sheridan, Steenkamp), soit parce que la période leur est peu favorable (Roncero)


Ils auraient pu : en plus de ceux cités, évidemment Jean Baptiste Poux qui fut de tous les combat du Stade et de l'Equipe de France... sur le banc, toujours là, toujours propre, toujours discret.


RECENT POSTS
SEARCH BY TAGS
ARCHIVE
bottom of page