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Les Ouvreurs les plus performants individuellement de la saison 2017-2018

Introduction

Pour cette catégorie, j'ai mêlé les statistiques habituelles à un sondage dans lequel je vous ai demandé de voter sur deux questions, qui mesurent deux qualités difficilement quantifiables, mais primordiales :

- Quel est le meilleur animateur de ligne de la saison 2017-18 ?

- Quel joueur à le meilleur jeu d'occupation sur la saison 2017-18 ?

Vous avez été plus de 1000 à voter et je vous donne les résultats de ces deux questions :

- Quel est le meilleur animateur de ligne de la saison 2017-18 ?

1/ Ben Botica : 24,34 %

2/ Zack Holmes : 19,5 %

3/ Colin Slade : 12,5 %

4/ Benjamin Urdapilleta : 9,2 %

5/ Matthieu Jalibert : 8,6 %

- Quel joueur à le meilleur jeu d'occupation sur la saison 2017-18 ?

1/ Benjamin Urdapilleta : 29,4 %

2/ Lionel Beauxis : 24,1 %

3/ Ben Botica : 10,2 %

4/ Aaron Cruden : 8,6 %

5/ Colin Slade : 6,6 %

L’ouvreur le plus performant individuellement de la saison 2017-2018

Ben Botica ses statistiques par 80 minutes :

  • 0,3 Essais (Moyenne du poste : 0,14)

  • 0,3 Passes Décisives (Moyenne du poste : 0,35)

  • 13,37 Points Inscrits (Moyenne du poste : 7,78)

  • 8,55 Courses avec ballon (Moyenne du poste : 7,09)

  • 37,01 Mètres Parcourus (Moyenne du poste : 27,74)

  • 0,90 Franchissements (Moyenne du poste : 0,56)

  • 0,99 Offloads (Moyenne du poste : 0,79)

  • 2,79 Défenseurs Battus (Moyenne du poste : 1,39)

  • 0,99 Ballons Perdus (Moyenne du poste : 1,17)

  • 4,56 Plaquages réalisés (Moyenne du poste : 6,62)

  • 25% Plaquages manqués (Moyenne du poste : 21%)

Alors que le Top 14 a repris ses droits ce Weekend End, les statistiques et votre évaluation personnelle place un joueur aujourd’hui en Pro D2, en tête des ouvreurs de la saison 2017-18 ! Anomalie ou curiosité ? Sans doute un peu des deux, Ben Botica n’est assurément pas le 10 le plus talentueux du rugby professionnel Français, mais il existe, dans tout sport, des saisons ou certains joueurs, pour différentes raisons « sur-performent » et parviennent à hisser leur talent au-delà des limites imaginables pour ce dit joueur.

C’est le cas de Ben Botica, joueur de talent, excellent attaquant balle en main, mais à l’animation aléatoire, aux choix parfois contestables, à l’efficacité suspecte, des vraies actions de classe suivies de prestations insipides depuis le début de sa carrière. Il a trouvé un équilibre à Oyonnax et cela s’est ressenti, on a vu un joueur « en mission », tentant sans relâche de repousser la relégation annoncée, efficace et décisif face aux perches, multipliant les courses et les franchissements, hyperactif et efficient ! Vos votes confirment les stats, même s’il ne serait pas premier si l’on considérait seulement les chiffres bruts, de plus son attachement à Oyonnax malgré la descente lui donne une image rare et appréciable.

En revanche il faut pondérer un peu les choses, comme un gardien de but brille souvent dans une équipe en difficulté, où son nombre d’arrêts est forcément plus visible, le buteur et joueur de talent brille plus dans les formations promises à la lutte pour le maintien. C’est de l’inconscient mais le costume du héros est souvent porté par ce type de joueur : Ben Botica aujourd’hui, Gaétan Germain, Jonathan Wisniewski, Martin Bustos-Moyano, Burton Francis et bien d’autres, dont le fait de surnager dans une équipe en difficulté fait penser qu’ils peuvent surnager partout. Evidemment pour certains d’entre eux cela fonctionne (Benjamin Urdapilleta par exemple) mais c’est assez rare, et ça n’enlève rien à la saison et à la performance de Botica, mais je ne suis pas sur qu’il aurait pu réaliser cela, entouré de très grands joueurs luttant pour le titre.

Mais rendre hommage à sa saison est un minimum, remonter avec son club, dans lequel il a choisi de rester malgré des propositions de contrats à l’étage supérieur, serait une bien plus belle récompense que d’avoir été l’un des meilleurs joueurs du Top 14 une année de descente !

La promesse du futur qui méritait mieux

Matthieu Jalibert ses statistiques par 80 minutes :

  • 0,22 Essais (Moyenne du poste : 0,14)

  • 0,45 Passes Décisives (Moyenne du poste : 0,35)

  • 12,64 Points Inscrits (Moyenne du poste : 7,78)

  • 10,52 Courses avec ballon (Moyenne du poste : 7,09)

  • 50,13 Mètres Parcourus (Moyenne du poste : 27,74)

  • 1,23 Franchissements (Moyenne du poste : 0,56)

  • 1,23 Offloads (Moyenne du poste : 0,79)

  • 3,36 Défenseurs Battus (Moyenne du poste : 1,39)

  • 1,79 Ballons Perdus (Moyenne du poste : 1,17)

  • 6,04 Plaquages réalisés (Moyenne du poste : 6,62)

  • 22% Plaquages manqués (Moyenne du poste : 21%)

La grosse tuile, mais alors vraiment très grosse tant pour le joueur que pour son club (et pour la sélection). Parce qu’en statistiques pures, et ayant joué un nombre de matchs assez significatif avant sa blessure (11 et contre certaines des grosses écuries), il est très au-dessus de tout le monde, dans un style offensif et casseur de ligne, mais pas seulement ! Plutôt juste dans animation, précis face aux perches, et plus gros argument : appelé et titulaire en bleu à 19 ans par un staff et une administration fédérale qui n’a pas son pareil retarder l’appel des talents, encore plus si leur qualité première n’est pas la défense et le jeu au pied très long. Plus complet et mature que ses collègues de classe Carbonel et Ntamack (qui ont un an de moins que Jalibert), le timing de son éclosion était parfait pour intégrer le squad de la Coupe du Monde 2019 et entamer la reconstruction pour l’avenir. L’UBB lui avait donné les clés du camion en l’intronisant officiellement ouvreur principal, sans lui mettre dans les pattes une vraie concurrence, lui donnant même un « entraineur-joueur » en la personne de Brock James, mais son corps en a décidé autrement.

Aujourd’hui qu’il se concentre sur la rééducation pour revenir plus fort, de toute façon la Coupe du Monde 2019 sera compliquée pour lui, et je ne suis pas sûr, même si j’espère me tromper que les participants à cette RWC en sortiront avec le costume d’architecte/bâtisseur du futur !

L’anomalie statistique, l’oscar du cœur

Benjamin Urdapilleta

Tout d’abord Benjamin Urdapilleta, parce que je considère que celui qui a raison c’est celui qui fait gagner, et gagner des titres sans un grand ouvreur c’est impossible ! Urdapilleta a tout d’un grand, hormis la sélection, mais il pourra se confronter cette saison à Nicolas Sanchez et nous jugeront sur pièce … Alors au cours de la saison il a des vrais passages à vide, mais dans les gros matchs il est toujours présent, d’abord excellent animateur, surtout dans l’alternance, agressif à bon escient en défense et dans l’attaque de la ligne d’avantage, et surtout un vrai patron !

En terme statistique il est le meilleur passeur du championnat avec 17 passes décisives, ça montre son excellente lecture du jeu pour mettre les joueurs dans l’intervalle mais aussi à quel point on hésite à envoyer du jeu au CO …

Je le place là parce que je pense qu’il fut le plus complet, le patron et le meilleur joueur de la Finale, de façon subjective il est pour moi le meilleur ouvreur de la saison.

Benjamin Urdapilleta ses statistiques par 80 minutes :

  • 0,04 Essais (Moyenne du poste : 0,14)

  • 0,70 Passes Décisives (Moyenne du poste : 0,35)

  • 10,54 Points Inscrits (Moyenne du poste : 7,78)

  • 7,96 Courses avec ballon (Moyenne du poste : 7,09)

  • 27,90 Mètres Parcourus (Moyenne du poste : 27,74)

  • 0,45 Franchissements (Moyenne du poste : 0,56)

  • 0,94 Offloads (Moyenne du poste : 0,79)

  • 1,07 Défenseurs Battus (Moyenne du poste : 1,39)

  • 1,19 Ballons Perdus (Moyenne du poste : 1,17)

  • 7,1 Plaquages réalisés (Moyenne du poste : 6,62)

  • 17% Plaquages manqués (Moyenne du poste : 21%)

Dan Carter

Pourquoi Carter ? Il s’en fout sans doute, vous aussi peut être vu le torrent de fiel qu’il a pris sur le coin du museau depuis son arrivée au Racing 92, mais moi je me refuse à écrire le nom de Daniel Carter au fond d’un classement sans lui rendre un hommage mérité et recentrer sa carrière sur la légende qu’il est !

Je ne suis pas un historien du Rugby mais en 20 ans de souvenirs il n’y a aucun joueur qui m’ait autant marqué, tant sur le terrain qu’en dehors. Souvent trahi par son corps fragile, il a toujours fait en sorte de mettre en adéquation son talent inné avec une éthique de travail, un professionnalisme hors du commun.

Talentueux, perfectionniste et accessible, trop nombreux sont ceux qui ont essayé de transformer l’icone en simple homme sandwich à son arrivée au Racing 92, mais force est de constater qu’à 34 ans et dès sa première saison il fit du Racing ce qu’il n’était plus depuis 25 ans, un club titré, un Brennus et une finale Coupe d’Europe dès la première année !

Alors oui, on aimerait que les joueurs se retirent sans faire l’année de trop, Carter n’a certainement plus les capacités physiques de pratiquer un rugby au top niveau Européen depuis deux ans. Mais je m’en fous, quand on a eu la carrière exemplaire de Daniel Carter, on peut se permettre de finir comme on le souhaite, et si c’est en prenant du pognon chez Jacky ou au Japon, tant mieux pour lui !

Néanmoins je pense que la vérité est ailleurs, Dan Carter pue le Rugby de tout son être, s’il joue encore c’est qu’il en a envie, qu’il pense pouvoir encore se faire plaisir sur le terrain, et qu’il souhaite que ce soit lui et uniquement lui qui décide de la date de sa fin de carrière et pas son corps capricieux !

Merci Dan, je t’aime d’autant plus que tu n’étais pas là en finale en 2011 !

Le pari pour la saison prochaine

Il y avait plusieurs possibilités :

  • C’est leur deuxième saison en pro et ils pourraient faire leur trou :

  • Dorian Lavernhe (ASM) : il a assumé le rôle de pompier avec autorité l’an dernier, à 19 ans il devra composer avec le retour du patron Camille Lopez et du Pumas, aussi talentueux que fragile, Patricio Fernandez. S’il n’a pas démérité il part 3ème dans la hiérarchie derrière deux très bons ouvreurs.

  • Thomas Darmon (MHR) : il a montré des choses intéressantes et ils ne sont officiellement que deux ouvreurs dans l’effectif avec Aaron Cruden. Les feux sont en théorie au vert, mais j’ai peur qu’il ne soit que le 4ème choix, la polyvalence de François Steyn et Johan Goosen risque de lui couter des minutes

  • Antoine Hastoy (SP) : Comme Thomas Darmon, ils ne sont officiellement que deux ouvreurs avec Colin Slade, mais comme Brandon Fajardo ces dernières années je pense que Tom Taylor enfilera le 10 si Slade est absent, surtout avec le recrutement de Mogg à l’arrière.

  • Maxime Lafage : il a failli être mon pari, parce qu’il a le profil et le club adéquat pour exploser. Formé au Stade Toulousain il est parti s’aguerrir à Colomiers et en Pro D2 avec David Skrela, du talent, de l’élégance et du travail, il franchit la marche vers l’élite au bon moment dans un club propice à une éclosion. Au Stade Rochelais ils seront 3 ouvreurs et Jérémy Sinzelle. Il est impossible de définir la hiérarchie tellement Lamb et surtout Ihaia West sont aussi talentueux qu’inconstants, Lafage aura une belle carte à jouer.

Louis Carbonel et Romain Ntamack

Impossible de choisir entre les deux génies des U20 français, comme les sélectionneurs n’ont pas pu le faire non plus pour notre plus grand bonheur. Car oui contrairement à d’autres, ils ont compris qu’on ne fait pas d’arbitrage entre les talents, on les met sur le pré et on cherche comment faire fonctionner le tout.

Je pense qu’aujourd’hui Louis Carbonel est plus « Top14-ready », pour plagier les Ricains, que Romain Ntamack, il est plus mature dans l’animation et face aux perches mais il a devant lui deux très bons ouvreurs. Anthony Belleau progresse, meilleur buteur que Carbonel, gros défenseur il sera le titulaire du RCT, mais avec la blessure de Jalibert, sa place dans le groupe France ne fait aucun doute. Ensuite François Trinh-Duc est une sécurité avec des trous d’air réguliers, très bon animateur, polyvalent au centre, en progrès face aux perches il ne sera pas facile à déloger. Mais Carbonel peut passer numéro 2 et avoir beaucoup de temps de jeu avec Belleau en EDF, son talent évident et surtout le mental affiché me font penser que le jeune varois peut rapidement « bouffer » les anciens.

Pour Ntamack le style est différent mais il bénéficie d’une immense confiance de ses coachs, qui ont choisi de ne pas remplacer Jean Marc Doussain et laisser le jeune Romain comme seule alternative à Zack Holmes. Moins gestionnaire, plus vif que Carbonel, une vitesse de course impressionnante et une technique déjà superbe. Holmes ne pourra pas enchainer comme l’an dernier avec la Coupe d’Europe à jouer, Ntamack va donc avoir un apprentissage express et c’est tant mieux.

Alors je ne choisis pas, j’espère juste qu’après la RWC 2019, nous soyons au même endroit à avoir le débat : Qui le sélectionneur Urios doit-il titulariser entre Carbonel, Ntamack, Jalibert, Belleau tellement ils auront crevé l’écran et confirmé leur talent.

Bon chance Messieurs les futurs Grandisses !

La recrue : la folie au service du génie

Finn Russell

Le génie Ecossais arrive pour animer un club qui avait besoin d’un joueur avec de envergure et avec cette folie pour casser son image d’équipe chiante à regarder et pénible à jouer. Finn Russell peut dans ses bons jours être l’un des meilleurs animateurs du monde, capable de faire exploser les défenses par un exploit personnel, que soit un franchissement, une passe magique ou une diagonale imprévue, rien ne lui est impossible.

Mais Russell c’est aussi le joueur qui considère les stades comme des playgrounds où il vient pour s’amuser, s’il ne s’amuse pas, alors attention il peut exploser et faire exploser son équipe en passant du génie à l’idiotie poussée à son paroxysme !

Mais c’est sans doute l’apanage des très talentueux, cette insouciance qui rend ce joueur si performant mais aussi si attachant, dans de bonnes conditions il peut changer le Racing 92 !

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